Déploiement

(Allemand : Ausfaltung.)

Sans être un néologisme, le mot Ausfaltung n’est pas très courant en allemand. Schenker décrit au § 140 de L’Écriture libre ce qu’il entend par ce mot : « Il y a déploiement lorsque la disposition verticale d’un accord est projetée horizontalement de telle sorte qu’un lien est mené de la note de la voix supérieure vers une note de la voix médiane, puis remontant vers la voix supérieure, ou inversement ; ou encore lorsque lors d’une succession d’accords un lien du même ordre est mené de la voix supérieure à une voix médiane ».

Il avait déjà décrit ce dispositif dans Erläuterungen (Der Tonwille, vol. 8–9, 1924, p. 50), où il montre comment deux voix superposées peuvent se déployer en une seule voix, transformant des intervalles successifs en une seule mélodie. Les arcs de liaison en pointillé indiquent chaque fois le lien entre les deux notes superposées des intervalles originels. Ce qu’il faut noter, c’est que le déploiement ne consiste pas simplement à arpéger chacun à son tour chacun des intervalles, mais bien à faire se suivre les mélodies qui y étaient superposées.

Dans L’Écriture libre, il donne entre autres comme exemple de déploiement le début de la Polonaise op. 26 no 1 de Chopin. L’exemple ci-dessous montre au dessus de la partition (mes. 9–12) une version simplifiée du graphe de la figure 43.2 de L’Écriture libre, qui attribue à la ligne supérieure des mes. 11–12 les notes fami–ré et à une voix médiane les notes ré–dosi : il s’agit ici de l’enchaînement de trois tierces successives. Des lignes obliques entre ces notes, analogues aux liaisons pointillées de l’exemple ci-dessus, indiquent les liens de superposition originelle entre les deux voix.

NM

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